Le groupe Lous Cigalouns de Mourseuns

Groupe Folklorique Lous Cigalouns de Morcenx, Landes

Répertoire

Le programme présenté par « Lous Cigalouns » est composé de danses de la Haute Lande, dont l’origine pour certaines remonte à l’époque de Henri IV (Congo).

Les danses au sol, interprétées par les filles et les garçons, comprennent de nombreux rondeaux ouverts ou fermés :

  • Roundeou d’Arjuzanx
  • Saut de Sacules
  • Miqueou
  • Chaîne Dénouée
  • Roundeou Barrat…

des danses corporatives telles la Matelote et le Cordon bleu (danses de pêcheurs), la Bigue-biguette (danse des meuniers) ou le Chibouli (danse des vendangeurs),

mais aussi des danses humoristiques (Yan Petit, Saut du lapin) ou sportives (Saut de l’escoube).

Les danses sur échasses, comprenant différentes polkas (Polka piquée, Polka des bâtons, Polka Bébé), la traditionnelle Ronde des Echassiers ou encore la célèbre Gigue, sont exécutées exclusivement par les garçons.

Les références

Depuis leur création, en 1946, les Cigalouns ont représenté Morcenx-la-Nouvelle et les Landes sur les scènes des plus grands festivals nationaux tels Confolens, Dijon, Gannat, Saintes, Rochefort, Montoire, Charolles, Nice, Nancy, Haguenau, Vichy, Arles, Nîmes, Etaples, ou internationaux (Etats-Unis, Angleterre, Hollande, Autriche, Suisse, Côte d’Ivoire, Algérie, Allemagne, Belgique, Portugal, Espagne, Italie, Hongrie, Mexique).

Les Cigalouns ont remporté par deux fois, en 1964 et 1966, le Collier d’Argent aux Fêtes de la Vigne, le festival international de Dijon.

Ils ont reçu, en 1979, le Prix Européen d’Art Populaire, décerné par la Fondation STIFTUNG FVS de Hambourg (Allemagne) et ont eu l’honneur de se produire devant la reine Elizabeth II d’Angleterre, lors des fêtes de son Jubilé d’Argent, en 1976 à Newcastle-upon-Tyne.

Depuis 1979, les Cigalouns organisent, tous les deux ans à Morcenx-la-Nouvelle, le Festival Folklorique de la Haute Lande, qui leur a permis à ce jour de recevoir plus de 60 groupes venus de 35 pays, pour un grand rendez-vous d’amitié entre les peuples.

Le Groupe Folklorique « Lous Cigalouns de Mourseuns » est membre de l’UAICF (Union Artistique et Intellectuelle des Cheminots Français) et de la CNGFF (Confédération Nationale des Groupes Folkloriques Français).

Il est agréé par le Ministère de la Jeunesse et des Sports (N° 40-542) et reconnu comme association d’Education Populaire par le Ministère de l’Education Nationale (N° 817 – BO n° 42).

L’origine du groupe

En 1941, la commune de Morcenx-la-Nouvelle comptait 114 prisonniers de guerre, retenus dans les camps nazis. Pour tenter de leur venir en aide et leur apporter quelque réconfort, la municipalité demanda à Léo Tual, récemment arrivé dans les Landes de sa Touraine natale, d’organiser quelques manifestations destinées à recueillir des fonds.

Pour ce faire, il créa la « Chorale mixte St Vincent de Paul » qui, forte de ses cinquante membres, allait durant quatre ans permettre l’envoi de colis en Allemagne, en organisant des concerts mais aussi des soirées théâtrales.

Après la fin des hostilités et le retour des prisonniers, la société allait se transformer et devenir, en janvier 1946, le GROUPE FOLKLORIQUE « LOUS CIGALOUNS DE MOURSEUNS ».

Le groupe Lous Cigalouns de Mourseuns

Le costume

Les costumes portés par les filles et les garçons du groupe sont ceux des jours de fête, à la fin du XIXème siècle.

Costume aux couleurs vives pour les filles, rappelant celles de la lande, comprenant une jupe longue et un caraco rayé assorti à la jupe. Celle-ci cache le jupon, blanc avec un ruban noir, et la culotte longue fendue (pichebiste). Le tablier, en satinette noire, protège le devant de la jupe. Un châle façon cachemire couvre les épaules et un foulard de tête, de même couleur que la jupe, recouvre le chignon, porté en arrière de la tête. Une cape en laine noire, à fines rayures verticales rouges, protège du froid humide et de la pluie d’hiver.

Le costume masculin est plus sobre, comprenant un pantalon et une courte veste de couleur noire, seulement rehaussé par la large ceinture de flanelle bleue ou rouge. Le col de la chemise blanche est fermé par une cordelière terminée par deux pompons en laine, de couleur assortie à la ceinture.

Les garçons revêtent la longue prisse (houppelande) en peau de mouton non tannée, pour chausser leurs échasses ou tchanques.

Garçons et filles portent aux pieds des espadrilles blanches, maintenues aux chevilles par de lies en coton.

Les échasses – les échassiers

En Gascon, l’échasse se dit tchanque, monter sur échasse, tchanca. La tchanque consiste essentiellement en une came (jambe) généralement en bois d’aulne. La came repose sur le sol par l’intermédiaire d’un espédic (patin). Sur la came, ordinairement à 1m de l’espédic, est fixé le pause-pé (repose-pied) appelé aussi about, en bois d’orme. La jambe de l’échassier est attachée à l’échasse par une courroie fixée au-dessous du genou : l’arroumère, et son pied est maintenu sur le pause-pé par une bride réglable. Si cette bride est en cuir, c’est l’anère, si elle consiste en un hart léger en bois de châtaigner, c’est la bénalh.

L’origine des échassiers landais reste très mal connue. Si pour la majorité des gens, il est le symbole du berger gardant ses troupeaux dans l’immense plaine désertique, plusieurs corps de métiers utilisèrent les échasses comme moyen de locomotion, et les derniers échassiers furent en réalité les facteurs.

Les échassiers landais connurent, au cours de l’Histoire, quelques éphémères moments de gloire.

En 1745 passe à Captieux, dans les Landes Girondines, et venant d’Espagne, Marie-Thérèse, fille de Philippe V, roi d’Espagne, allant à Versailles épouser son cousin, Louis, Dauphin de France et fils de Louis XV. Trois cents bergers landais, précédés de cinquante échassiers, vont la saluer et lui faire escorte.

En 1808, rejoignant Napoléon 1er qui guerroyait en Espagne, l’Impératrice Joséphine fut accompagnée jusqu’à Bayonne par une escorte d’échassiers. Le 23 août 1857 enfin, Napoléon III, qui venait visiter les sept mille hectares du Domaine Impérial qui deviendrait plus tard la commune de Solférino, défila entre deux haies d’échassiers venus accueillir en gare de Labouheyre le « régénérateur des Landes ».

L’échassier le plus célèbre reste toutefois Sylvain Dornon (1857-1900) qui accomplit de nombreux exploits parmi lesquels l’ascension sur échasses de la Tour Eiffel (1889) et le raid Paris-Moscou à échasses (1891).

La région

L’actuel département des Landes comprend plusieurs régions très différentes, tant du point de vue historique, géographique que culturel.

Au nord et jusqu’aux rives de l’Adour, s’étend une vaste plaine sablonneuse aujourd’hui couverte de pins (le pinhadar) et de champs de maïs, des dunes océanes à l’ouest jusqu’à la Garonne à l’est. C’est la Grande Lande, autrefois une des terres les plus déshéritées du Royaume de France, parcourue par d’immenses troupeaux de moutons que surveillaient les bergers juchés sur leurs échasses.

C’est sous Napoléon III, en 1857, que fut promulguée une loi imposant l’assainissement et l’ensemencement des Landes de Gascogne. Sous l’impulsion de Nicolas Brémontier, on commença à reboiser les dunes côtières, puis l’ingénieur Chambrelant fit procéder au drainage des dépressions marécageuses et à d’immenses semis de pins maritimes qui transformèrent la physionomie du pays. L’ère de l’Arbre d’Or venait de débuter. Morcenx-la-Nouvelle est située au cœur même de cette région de la Grande Lande, dans l’ancienne Baronnie médiévale de Brassenx.

Au sud, des rives de l’Adour jusqu’aux limites du Béarn, du Pays Basque à l’ouest jusqu’aux confins du Gers à l’est, s’élèvent les douces collines de Chalosse, à la riche terre argileuse, pays d’élevage et de polyculture, aux traditions très différentes de celles du nord. C’est le pays d’élection de la Course Landaise.

C’est de l’union de ces deux contrées qu’est né, à la fin du XVIIIème siècle, le département des Landes, deuxième département français par la superficie.

La ville

Morcenx-la-Nouvelle, une des 11 paroisses de la Baronnie médiévale du Brassenx, dont la capitale, Arjuzanx, n’est plus aujourd’hui qu’une simple bourgade, est resté jusqu’à la Révolution, une petite zone d’habitat très dispersé, sans grand caractère ni intérêt.

L’essor de la commune a été favorisé par l’arrivée du chemin de fer et la naissance de la gare. Devant le refus obstiné des gros propriétaires fonciers de l’époque, celle-ci fut implantée à 3 km du village d’alors.

Inaugurée le 28 août 1854 par le passage d’un train reliant Bordeaux à Dax à la vitesse de 25 km/h, elle permit le développement d’une zone d’habitat et de commerce de plus en plus importante. C’est ainsi que quelques années plus tard, la mairie, puis plus tard le chef-lieu de canton (situé alors à Arjuzanx) furent transférés vers ce qu’on appelait encore le « quartier de la Gare ». C’est de cette époque que date une des curiosités de Morcenx-la-Nouvelle : l’existence, à quelques kilomètres de distance, de deux bourgs et de deux églises.

En 1960, l’implantation d’une centrale thermique au lignite, aujourd’hui disparue, allait donner à Morcenx-la-Nouvelle un élan économique et démographique exceptionnel. C’était l’époque des « 30 Glorieuses ».

Les anciennes mines de lignite ont aujourd’hui laissé la place à plusieurs grands lacs couvrant plus de 400 hectares, et à une réserve naturelle de faune et de flore, refuge de très nombreuses espèces d’oiseaux et de mammifères. En hiver, le site accueille plusieurs milliers de grues cendrées, qui trouvent là un lieu idéal d’hivernage.